J’ai souvent cette chanson qui me vient en tête « J’aurais voulu être une artiste ». Cela voudrait dire que je ne le suis pas, ou alors que je n’ai pas assez confiance en moi pour m’en convaincre. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, dans l’inconscient collectif, on est artiste quand on est célèbre. Et moi-même, c’est ce dont je me suis convaincue longtemps. Pourquoi ne pas oser le revendiquer ? Par peur qu’on me dise justement que je ne le suis pas, sinon je serais connue et reconnue par mes pairs.
Il y a une 10aine d’année, j’avais posté quelques dessins sur ma page Facebook dans un album intitulé justement « j’aurais aimé être une artiste » et là, un cousin éloigné que je ne vois jamais, m’a écrit ce commentaire : « Pourquoi tu aurais voulu, tu l’es déjà ». Et si c’est lui qui avait raison, pas besoin d’avoir ses dessins, peintures, photos plébiscitées par tout le monde et de passer à la TV pour se faire mousser.
Deux définitions du mot artiste tiré du Larousse pour étayer mon propos.
1/ « Personne qui exerce professionnellement un des beaux-arts ou, à un niveau supérieur à celui de l’artisanat, un des arts appliqués. »
Voilà justement ce qui me gêne, il faudrait pratiquer l’art de façon professionnelle pour se revendiquer artiste. Mouais
et
2/ »Personne qui a le sens de la beauté et est capable de créer une œuvre d’art ».
Nous y voilà, il suffit de créer. En revanche, le sens de la beauté, je reste persuadée que ça, c’est propre à chacun.
Source : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/artiste/5584
Dans le rétro
Je crois que j’ai cette sensibilité-là depuis que je suis toute petite. Dès l’âge de 8-9 ans, je m’amusais à reproduire les choses que je voyais chez moi. Ça allait d’une paire de basket, oui, j’étais déjà sneakersaddict à l’époque, à la cheminée et toutes ces petites briques que j’ai dessiné des dizaines de fois, aux images Panini des Crados que je reproduisais en grand pour les afficher dans ma chambre ou encore les héros de BD de Franck Margerin (j’en ai fais un post sur Instagram)
J’ai pris des cours avec une dame, Zoé, qui devait avoir pas loin de 60 ans, je la trouvais vieille car moi j’en avais 10 et bizarrement, j’ai retrouvé cette dame des années plus tard dans la même chambre d’hôpital qu’une vieille cousine à moi, c’était étonnant de la retrouver là. Et puis, j’ai continué un peu en dilettante, et vers 17-18 ans je me suis inscrite à l’École des Beaux-Arts de ma ville. J’y allais les mercredis et samedis après-midi, c’est une école municipale où tout le monde pouvait venir et les fournitures étaient fournies, pratique quand on est étudiante. J’ai fait ça pendant 2-3 ans puis j’ai arrêté, j’ai déménagé, trouvé un travail, redéménagé et puis vers la 30 aine je m’y suis réinscrite, les profs étaient toujours les mêmes, ils m’ont d’ailleurs reconnu. (Spoiler alerte : je compte m’y réinscrire à la rentrée) C’était mon petit moment à moi où je ne voyais pas passer le temps.
Pluridisciplinaire
Alors je vous ai parlé du dessin que j’affectionne particulièrement, je trouve que la palette est très large pour exprimer quelque chose. J’aime également faire de la musique. Pareil quand j’étais ado, je voulais faire de la batterie, mes parents n’ont pas voulu et ne m’ont pas prise au sérieux, du coup je suis passée à autre chose, c’est sûr que le dessin c’est moins bruyant. Et puis j’ai des amis qui ont monté un petit groupe de musique, c’était sympa de les voir jouer, moi, j’avais une guitare récupérée de ma cousine, je n’ai pas réussi à faire grand-chose avec ça. Bref, les années passent et vers la 30 aine, j’ai toujours cette envie de faire de la musique, je m’oriente vers la basse, je crois que c’est plus facile et surtout en appartement, la batterie vous aurez compris, que ce n’est pas possible si vous voulez rester en bons termes avec le voisinage. J’ai donc pris 2 ans de cours, à apprendre le solfège, à tenir un rythme, bien plus difficile qu’on ne le croit, à reproduire des chansons que j’affectionne et puis à improviser sur des boucles de batterie. C’est assez jouissif d’être assez à l’aise avec un instrument, sans être un dieu ou une déesse, pour pouvoir jouer sa propre musique, toute proportion gardée hein, je n’envisage pas de sortir un album non plus. Et puis pour la batterie, j’ai résolu le problème avec des percussions africaines et brésiliennes. Désormais, je fais partie de 2 groupes, dont 1 où nous faisons des représentations. Ha oui et maintenant que j’habite à la campagne, j’ai une batterie.
J’aime beaucoup la photographie également. J’adore saisir un instant, des couleurs, une atmosphère, un éclairage particulier, essentiellement dans la nature, je trouve qu’elle nous offre un spectacle permanent. J’ai d’ailleurs quelques photos qui ont fait leur effet dans différents concours auxquels j’ai participé. Et depuis 2 ans, j’ai intégré un club photos.
Puis, je me suis mise à la peinture. Principalement acrylique et depuis peu l’aquarelle. Je prends beaucoup de plaisir à me laisser aller sur une toile. Les possibilités sont infinies. J’expérimente également la peinture sur caillou ou Stone Art. J’affectionne beaucoup ce support, il est rugueux et imprévisible.
Pour conclure, il faut arrêter de s’interdire de croire en ses capacités parce que “t’as pas fait les bonnes études”, parce que la bien-pensance a dit ceci. Finalement, c’est la vision qu’on a sur nous-même qui est importante et non celle que les autres projettent sur nous.
Alors, non je n’ai pas fait une grande école d’art et pourtant, je me revendique comme artiste-autrice (je ferais un article à part sur ma casquette d’écrivaine), n’en déplaise à certains.